Qu’est-ce que la méthode symptothermique ?
Ces dernières années, de nombreuses femmes ont émis le souhait de s’éloigner des modes de contraception classiques pour se tourner vers des techniques plus naturelles. La faute notamment aux hormones et à leurs conséquences sur l’organisme. La symptothermie est un moyen de régulation des naissances qui répond parfaitement à ce besoin. Mais qu’est-ce que la méthode symptothermique ? Et comment la mettre en pratique ? On vous explique.
Un moyen de régulation des naissances
Tout d’abord, il nous semble important de préciser la différence entre contraception et régulation des naissances. Les méthodes contraceptives, hormonales ou non, (pilule, stérilet, préservatif, etc.) empêchent, de façon temporaire et réversible, la fertilité. Par exemple, la pilule bloque l’ovulation ; quant au stérilet (ou DIU), il rend impossible la nidation (implantation de l’œuf dans l’utérus). Lorsqu’on pratique un mode de régulation des naissances, tout rapport sexuel est potentiellement fécond.
La symptothermie est un moyen de contrôle des naissances basé sur l’observation des signes physiologiques du cycle menstruel de la femme. Pour cela, on étudie sa température basale (température du corps au repos), la consistance de sa glaire cervicale et éventuellement, la position du col de l’utérus.
La méthode symptothermique est utilisée par les femmes et/ou les couples qui désirent une grossesse, qui au contraire souhaitent l’éviter ou tout simplement, pour mieux connaître le fonctionnement de son corps. Si elle est pratiquée correctement, son taux d’efficacité est similaire aux moyens contraceptifs classiques.
Elle convient aux femmes qui ont un cycle irrégulier puisque l’analyse prend en compte les manifestations du cycle en cours et non des cycles précédents. La période d’observation sera néanmoins plus grande. Les personnes qui travaillent de nuit peuvent également appliquer la symptothermie ; elles devront seulement adapter la prise de température à leurs horaires et la mesurer après leur plus long temps de repos. Cependant, elle est tout de même déconseillée aux femmes de moins de 20 ans, car le cycle menstruel met plusieurs années à s’installer.
Une pratique basée sur l’auto-observation
Les femmes qui utilisent la méthode symptothermique observent quotidiennement plusieurs choses : leur température basale, leur glaire cervicale et leur col de l’utérus. L’évolution de ces éléments permet de connaître les différentes phases de son cycle menstruel et par conséquent, les périodes fertiles du cycle.
La température basale
La température basale désigne la température la plus basse de notre corps, généralement le matin au repos. Durant la première moitié du cycle, c’est-à-dire entre le premier jour des règles et l’ovulation (phase folliculaire), la température est la plus faible, bien souvent inférieure à 37 °C.
Lors de l’ovulation, notre organisme sécrète de la progestérone, une hormone dont l’une des conséquences est l’augmentation de notre température basale. Cette élévation est de l’ordre de 0,3 à 0,6 °C. Elle reste haute durant la deuxième partie du cycle (phase lutéale) ; elle redescendra le premier jour des menstruations suivantes.
L’observation de plusieurs cycles menstruels est nécessaire afin de déterminer une courbe plus ou moins régulière de la température basale. Une fois ce schéma établi, on peut alors cibler sa période fertile. Habituellement, elle se situe environ 5 jours avant l’ovulation et le jour même. En fonction du désir de grossesse, il conviendra donc d’éviter ou de favoriser les rapports sexuels fécondants à ce moment.
La glaire cervicale
La glaire cervicale désigne les sécrétions visqueuses produites par le col de l’utérus. On les appelle également pertes vaginales ou pertes blanches. Elles ont un rôle important pour la santé intime de la femme. De plus, elle constitue un outil essentiel pour la procréation en empêchant ou en favorisant le passage des spermatozoïdes :
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pendant la phase folliculaire, la glaire est peu abondante, épaisse et blanchâtre. Elle forme une espèce de bouchon qui vient fermer le col de l’utérus et bloque l’ascension des spermatozoïdes.
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48 à 72 h avant l’ovulation, la quantité des sécrétions augmente. Elles deviennent plus fluides.
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Le jour de l’ovulation, la texture de la glaire cervicale est comparable à celle d’un blanc d’œuf. Cela favorise le passage des spermatozoïdes.
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Durant la phase lutéale, les sécrétions s’assèchent et se raréfient. La glaire forme de nouveau un bouchon à l’entrée du col.
Tout comme la température basale, l’aspect et la quantité de la glaire cervicale permettent de déterminer les jours fertiles du cycle menstruel.
Le col de l’utérus
Ce dernier élément n’est pas obligatoire, mais il peut apporter un indice supplémentaire sur la période de fertilité. En effet, la position du col de l’utérus varie au cours du cycle menstruel. Pendant la phase folliculaire, il est bas, fermé, dur et sec. Environ 5 jours avant l’ovulation et le jour même, il est haut, ouvert, mou et humide : cela correspond à la fenêtre fertile. Il se ferme de nouveau durant la phase lutéale.
Pour réaliser cette auto-observation, il faut palper son col de l’utérus avec ses doigts. Cela nécessite donc une bonne connaissance de son corps, mais également d’être à l’aise avec ce dernier.
La symptothermie : une méthode rigoureuse
La symptothermie est une méthode qui a fait ses preuves. Des études ont montré que si elle est correctement appliquée, son taux d’efficacité en ce qui concerne la non-survenue de grossesse est supérieur à 98 %.
Cependant, elle doit être pratiquée avec rigueur. Elle nécessite plusieurs mois avant d’être bien maîtrisée et de ne pas risquer une grossesse non désirée. Elle peut d’ailleurs être couplée avec un contraceptif non hormonal le temps de sa mise en place.
La température corporelle doit être prise tous les matins à la même heure, après une période de sommeil minimum de 5 heures et avant le lever. Elle doit être mesurée à l’aide du même thermomètre basal, c’est-à-dire qui affiche les décimales à 0,05 °C (on peut en trouver en pharmacie).
Les résultats ainsi que l’aspect de la glaire cervicale et éventuellement la position du col peuvent être notés dans un carnet ou bien sur une application de suivi de cycle (Clue, Flo, Glow, Eve, etc.). C’est cette observation journalière et sur plusieurs mois qui permettra de déterminer un schéma plus ou moins régulier et par conséquent, la période de fertilité.
Si vous souhaitez mettre en place la symptothermie dans votre routine quotidienne, n’hésitez pas à en parler à un professionnel de santé, gynécologue ou sage-femme par exemple, afin de recevoir le maximum d’informations nécessaires. Des formations existent également sur le sujet. Vous pouvez aussi consulter le compte de Laurène Sindicic sur Instagram (@emancipees).
La symptothermie est une méthode naturelle. Si son application peut impliquer certaines contraintes, elle n’en reste pas moins efficace. Elle peut aussi, tout simplement, vous aider à bien connaître votre corps. Régulation des naissances, contraception hormonale ou non : l’important est de trouver ce qui vous convient le mieux.